La MJC a organisé, samedi, un travail de réflexion sur le rôle des bénévoles. L’occasion d’évoquer leur place prépondérante dans la ville, au sein de 300 associations, mais aussi leurs difficultés.
« Dès qu’on agit, on est responsable de ce qu’on fait », avance un bénévole, dans un coin de la grande salle de la MJC Ti an Dud. « Si on nous confie une caisse, on en est bien responsable », abonde une autre. « Mais il est important de bien définir le rôle du bénévole dans le cadre d’une action. D’ailleurs, on ne nous le dit pas toujours. Alors que s’il y a un problème, on va chercher le responsable », rétorque une troisième personne en face. Et de remarquer que les responsabilités endossées par un bénévole peuvent être « un frein à l’engagement ».
« Je ne suis pas responsable,je suis juste bénévole »
La journée de réflexion autour du bénévolat vient tout juste de débuter et les débats sont déjà animés. Quarante-deux personnes se sont inscrites : hommes et femmes, bénévoles chevronnés et nouveaux arrivants, personnes âgées et jeunes adultes, administrateurs et salariés d’associations. Ils ne se connaissent pas forcément. Mais toute l’année, ils participent à la fourmillante vie associative de la ville. Pourtant, ce samedi, ils prennent du temps pour eux, afin de réfléchir sur le sens de l’action bénévole et les conditions dans lesquelles ils peuvent l’exercer.
Tour à tour, l’organisatrice de cette journée, Jennifer Menez, présente des phrases clivantes : « Je ne suis pas responsable, je suis juste bénévole », « le bénévolat est un métier peu rentable », « le bénévole doit recevoir une contrepartie »… Chacun se place ensuite dans un coin de la pièce selon son degré d’approbation, puis débat de son choix avec le groupe. Ceux qui hésitent trop restent au milieu.
« Redonner la parole »
« C’est vraiment intéressant de faire en sorte que les gens se réunissent et puissent débattre », juge Anne Contet-Tollec, bénévole à l’association Coup de pouce. « Sur la forme, on peut diverger entre nous, mais les personnes se regroupent dans le fond. On se retrouve sur de nombreux points ». Séverine Le Quéméneur, de Fraternité Douarnenez, apprécie aussi de découvrir « les visions de chacun », tandis que Haja Leca, bénévole au sein de la Maison solidaire et à Penn Rustin, trouve « très intéressant d’avoir le point de vue de tout le monde ». « On voulait rassembler les gens sur la thématique du bénévolat et redonner un peu la parole », explique Jennifer Menez, qui anime la journée, « permettre que la MJC soit un lieu de discussion, de débat, d’opinion, de rencontre ». Bref, « un lieu vivant ».
Engagement et bénévolat
Douarnenez compte 280 associations, 8 000 adhérents et… 2 000 bénévoles, selon des chiffres annoncés par le directeur de la MJC, Éric Doinel. 180 manifestations sont organisées chaque année. Des chiffres conséquents pour une ville de cette taille.
Pourtant, il n’est pas toujours facile de mobiliser. « Des bénévoles disparaissent, mais on ne se pose jamais la question de pourquoi ils partent », remarque Marie-Pierre Watremez, qui se présente comme une « multirécidiviste du bénévolat ».
« Depuis quelques années, on a des difficultés à faire venir des bénévoles et surtout du mal à impliquer sur le long terme. Ce n’est pas facile de s’engager à l’année », observe Armelle Le Losq, ancienne présidente de la MJC. « Mais c’est le problème de toutes les assos, il faut transmettre et donner envie ». Pour finir la journée, les bénévoles ont pu échanger autour de trois ateliers et rechercher des pistes d’amélioration. La MJC a notamment décidé d’« accentuer l’accompagnement et la formation des bénévoles dans les années à venir » et d’organiser d’autres journées de débat sur d’autres thématiques, indique Jennifer Menez.-l-engagement-benevole-en-debat-28-01-2019-12193784.php#6WCWVA04pybyDQIl.99
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